Mon créole à moi

« Kréyol sé sa nou yé, sa nou ké rété » (Admiral T – Mosaik Kréyol Intro – 2004)

[Traduction littérale : Le Créole est ce qu’on est, ce qu’on restera]

Le créole : une première définition de ma culture

Il est assez complexe pour moi d’expliquer mon emploi du créole. Pourtant, c’est tout naturellement que les phrases sortent en fonction du contexte, des protagonistes et des situations.

Petite, je parlais créole à ma mère, mes soeurs et mes amis. Jamais à mon père. Avec le temps, nos échanges ce sont attendris et le créole s’est infiltré naturellement dans nos discussions.

Aujourd’hui, le contexte est différent. Je vis en France continentale et parle créole à mon mari lorsque je suis agacée et/ou en colère. Je me demande comment je m’y prendrai avec mon enfant… Au quotidien, le créole s’initie parfois sournoisement, mais souvent volontairement, dans mes discussions. Je force la syntaxe de la langue de Molière qui me semble parfois pas assez représentative de mon émotion du moment ou pour bien étayer mon explication. C’est dire à quel point le créole fait partie intégrante de moi.

Ce n’est qu’en écrivant cet article que je me rends compte de son omniprésence.

Dévoiler, apprendre, définir le créole

J’ai longtemps trouvé le créole guadeloupéen soubarou [en référence au bruit de la voiture de la même marque –>puisque je vous dis que c’est une langue imagée]. Grâce à de très belles découvertes, théâtrales notamment, j’ai redécouvert la sensualité et la poésie qui s’y cache. L’objectif est de partager dans cette rubrique Kréyol|Créole, toutes les expériences qui m’ont aidée à le réapprendre pour mieux le transmettre.

 

 

2 Commentaires

  1. Coucou Tatiana !
    La perception et l’usage de notre langue évoqués dans ton article est très intéressant. Malheureusement je ne parle pas à mes parents en créole, je trouve ça regrettable, mais c’est leur éducation qui a fait ça. Ils ne m’ont jamais interdit, mais me parlant toujours en français le réflexe a toujours été d’en faire de même. Il faudrait que je leur en parle d’ailleurs, il n’est pas trop tard pour y remédier… Je me pose la question pour mon enfant (en cours…) sachant que monsieur n’est pas antillais. J’ai vraiment envie de lui transmettre le créole et son père fera de même avec la langue de son ethnie.

    1. Bonjour Géraldine,

      En écrivant l’article, je me suis rendue compte que notre usage en dit long sur notre perception (et nos émotions aussi). Il en sera de même pour nos enfants. À notre tour de leur inculquer la meilleure qu’il soit.

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